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Acheter, c’est s’enraciner

Tu l’as peut-être déjà entendu au détour d’une conversation de famille ou d’un repas entre amis : “le plus important, c’est d’avoir un toit à soi”.
Cette phrase, simple en apparence, en dit long sur le rapport des Français à la propriété.

Chez nous, acheter un logement n’est pas juste une opération financière.
C’est une promesse.
Celle de bâtir, de transmettre, de se sentir en sécurité.

Et cet amour pour la pierre ne date pas d’hier.
Il plonge ses racines dans notre histoire rurale.
À l’époque, posséder sa maison, son bout de terre, c’était le signe qu’on s’en sortait.
Qu’on avait réussi.
Depuis, l’idée s’est transmise, presque instinctivement.

“Chez soi”, c’est plus qu’une adresse

Qu’importe que ce soit un petit studio en centre-ville, une longère en campagne ou un pavillon en banlieue.
L’important, c’est que ce soit à soi.
Un lieu où on peut poser ses affaires, faire des trous dans les murs, peindre en vert fluo s’il le faut.
Un cocon. Un repère.

Dans un monde qui bouge vite, où les repères se font rares, devenir propriétaire, c’est créer un ancrage.
Un chez-soi qui rassure.

Un rêve qui demande des sacrifices

Mais voilà, ce rêve, il n’est pas à la portée de tout le monde.
Il faut en vouloir.

Économiser pendant des années.
Faire le tour des banques.
Surveiller les taux d’intérêt comme d’autres suivent la météo.
Et parfois, même avec toute la volonté du monde… ça ne passe pas.

Les prix, eux, grimpent sans pitié.
Les salaires, eux, stagnent.
Et les écarts se creusent.

Trois profils, trois réalités

Aujourd’hui, en France, on peut diviser la population en trois grandes “familles” immobilières :

  • ceux qui louent

  • ceux qui achètent encore

  • et ceux qui ont fini de rembourser

Ceux qui louent, souvent, le font faute de mieux.
Les loyers sont parfois aussi chers que des mensualités.
Mais sans apport, sans CDI, sans stabilité, la porte de la propriété reste fermée.

Ceux qui remboursent encore vivent avec une épée de Damoclès.
Le crédit peut durer 25 ou 30 ans.
Et chaque hausse de taux peut chambouler un budget fragile.

Ceux qui ont fini de payer, eux, respirent.
Ils ont eu le bon timing.
Ils profitent aujourd’hui d’un bien valorisé, sans dettes, sans loyer.
La tranquillité ultime.

Les “tribus” de la pierre

Même parmi les propriétaires, tout le monde ne vit pas la même chose.

Il y a les chanceux, qui ont acheté avant que les prix explosent.
Ils vivent dans un confort immobilier, avec un patrimoine qui a pris de la valeur.

Et puis ceux qui ont acheté au mauvais moment.
Quand les prix étaient au plus haut.
Ils tremblent à l’idée de devoir revendre à perte.

Côté locataires aussi, il y a plusieurs profils :

  • Les libres, qui assument et apprécient de ne pas être attachés à un prêt ou à un lieu.

  • Les attentistes, qui ont les moyens mais espèrent un effondrement des prix.

  • Et les frustrés, qui veulent acheter, mais ne le peuvent pas.

Ceux-là sont les plus nombreux.
Et les plus silencieux aussi.

Une passion typiquement française

Les Français adorent parler d’immobilier.
C’est un sujet qui revient tout le temps.
Dans les repas de famille, à la pause café, à la caisse du supermarché.

Et pourtant… ils ne sont pas les plus nombreux à être propriétaires.

En Espagne ? Près de 83 % des gens possèdent leur logement.
Aux États-Unis ? 66 %.
En France ? Un peu plus de 58 %.

Pourquoi ?
Parce que chez nous, les conditions d’emprunt sont plus strictes.
Parce que le logement social est plus développé.
Et surtout, parce qu’il est possible de bien vivre en location.
Les lois protègent les locataires. Les expulsions sont encadrées.
Ce n’est pas forcément un statut précaire.

Mais malgré tout ça, le rêve d’achat reste fort.

Une envie ancrée dans l’inconscient

D’après les sondages, acheter un logement est :

  • une priorité pour 1 Français sur 3

  • un rêve pour 1 sur 4

  • une évidence pour 1 sur 5

Au final, presque une personne sur deux y voit un objectif de vie.

Et dans 83 % des cas, ce rêve porte un nom : la maison individuelle.
Pas un appartement.
Une maison. Avec un jardin, une haie, un peu d’air.
Un espace à soi.

Acheter, c’est aussi se protéger

Au-delà du confort, il y a une autre raison, souvent plus profonde.

Acheter, c’est se prémunir contre les aléas.
C’est investir dans une valeur refuge.
Depuis 2008, et les crises successives, ce besoin de protection est devenu central.

En cas d’accident de la vie, le logement reste là.
Protégé par l’assurance emprunteur.
Sans dette pour les proches.
Un héritage sécurisé.

Cette sécurité psychologique compte plus qu’on ne le dit.

Ce n’est plus un choix, c’est une conviction

Posséder un bien, en France, ce n’est pas juste un caprice.
C’est une conviction.

Les études sont claires : près de 90 % des Français estiment que l’idéal, c’est d’être propriétaire.
Peu importe les crises, les prix, les conditions.
Le besoin d’acheter reste plus fort que tout.

C’est une question d’identité.
Presque une fierté.
Un symbole de réussite personnelle.
Un moyen de dire “je suis chez moi”.

Un rêve qui s’éloigne ?

Mais ce rêve, à force d’être convoité, devient-il inaccessible ?

Quand les prix flambent.
Quand les banques resserrent les conditions.
Quand les jeunes galèrent à obtenir leur premier prêt…

On peut se poser la question.

L’achat immobilier est-il encore un rêve possible pour tous ?
Ou devient-il un privilège réservé à ceux qui ont déjà commencé à grimper l’échelle ?

La pierre, encore et toujours

Rien ne semble pouvoir éteindre la passion française pour la pierre.
Mais à mesure que les réalités économiques se durcissent, elle se teinte d’inquiétude.

Les Français continuent d’y croire.
Mais ils sont de plus en plus nombreux à se demander :
à quel prix pourra-t-on encore acheter demain ?